Siemens quitte le capital d’AREVA NP, ouvrons le débat dans nos syndicats

L’Etat est face à ses responsabilités
mercredi 11 février 2009
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Le groupe Siemens vient d’officialiser son retrait du capital d’AREVA NP, confirmant l’annonce faite en milieu de semaine dernière. En tant que salariés et citoyens nous constatons en le déplorant l’échec d’une coopération
industrielle productive. Ce, alors que le premier défi projeté en commun, l’EPR, a permis une reprise de la filière nucléaire à un niveau inégalé, incitant ailleurs dans le monde à des regroupements industriels dans la filière.

Le départ de Siemens révèle, malgré toute la volonté des travailleurs européens, français et allemands, que le capitalisme s’enrichit du nationalisme et suit une logique obscure de compétition, d’affrontement en vue de plus de gains. Cela est contraire aux idéaux de rapprochement des peuples pour le bien être, la réponse aux besoins communs, que prétend incarner l’Europe.

Nous croyons que l’absence de politique européenne de l’énergie, les antagonismes affichés de Madame Merckel et Monsieur Sarkozy, ont fait le lit de cette rupture et posé le contexte des affrontements économiques et sociaux de demain.

Le débat sur l’avenir et la stratégie d’AREVA vient à cette occasion de franchir un cap. Penser des partenariats ou un partenariat industriel, la capitalisation du groupe, est plus que jamais une contrainte ajoutée au défi industriel. Il
importe d’en peser chaque terme, pour prendre les décisions les plus fondées sur des critères sociaux, économiques, industriels et politique.

Une réponse franco‐française immédiate, acceptable, reste une augmentation de capital par l’Etat. Ce dernier s’est projeté au secours du secteur financier, il peut tout à fait ‐ et contrairement à son intention initiale ‐ mobiliser en faveur d’AREVA, le fonds souverain d’intervention qu’il a bâti. Cette intervention durable ou transitoire permettrait de concevoir avec sérénité la stratégie d’alliance ou de partenariat en rapport avec la réalité du marché des équipements et services nucléaire.
Le plan Kron‐Bouygues‐Sarkozy est en tout état de cause, toujours rejeté par les syndicats du groupe AREVA eu égard à ses nombreuses conséquences.

La CGT qui a approuvé, avant la crise financière, le plan stratégique d’AREVA exige que les investissements de modernisation et de capacité prévus en France soient réalisés. Les activités d’AREVA dont la croissance joue un rôle
moteur dans l’économie nationale doivent être soutenues, a contrario un réexamen global des risques doit être opéré.

Les salariés, les syndicats du groupe attendent des réponses du gouvernement actionnaire. Ils réclament une vraie maîtrise publique de la filière nucléaire, garante sur le plan industriel, social et financier.