Retraites des mesures injustes, inadaptées.

Mieux vaut marcher tous ensemble que trépigner dans son coin, tous dans l’action le 24 juin !
lundi 21 juin 2010
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En s’attaquant à l’âge de départ en retraite à 60 ans le gouvernement met à bas une conquête sociale, une aspiration populaire et une structuration positive de la société. L’allongement de l’espérance de vie, constaté à ce jour, et les difficultés de financement prévues à l’horizon 2020, lui sont le prétexte d’une véritable déclaration de guerre aux salariés.

Engagé dans la régression sociale, la dégradation du système de santé, la précarisation du travail et la dégradation de ses conditions d’exercice, notre pays ne peut être assuré de la continuité de cette tendance à l’allongement de l’espérance de vie. L’effet sur la santé des politiques libérales menées notamment aux Etats Unis, ou en Russie attestent du risque réel de voir reculer cette tendance enviable, résultante des orientations protectrices du travail prises au sortir de la seconde guerre mondiale par notre pays.

De la même façon prétendre à la permanence d’une crise de financement de nos régimes de retraite, c’est faire l’aveu : de la diminution durable de la part des salaires dans la richesse nationale, de la volonté de ne pas prendre en compte le financement ni par la fiscalité, ni par l’assiette des cotisations ou leur taux, ni par l’extension des revenus soumis à cotisation (intéressement, participation, revenus boursiers, forte valeur ajoutée rapportée à l’emploi effectif…).

L’accès à la retraite est transformé en course d’obstacle dont le premier pour la génération montante est la précarité, le chômage et les rémunérations durablement basses. Dans de telles conditions même la perspective de plans épargne retraite leur est impossible sauf à choisir entre se loger, mener une vie de qualité en bonne santé ou épargner dans des dispositifs insécures dont la crise financière nous a rappelé qu’on pouvait à ce jeu tout perdre. Enfin les jeunes « entreront dans la carrière quand leurs aînés en sortiront ».

Aux femmes de notre pays dont les carrières sont le plus souvent hachées, par la maternité, la précarité et dont les salaires subissent la discrimination, le message leur est également adressé qu’elles devront travailler plus longtemps, c’est tout juste s’il ne leur est pas implicitement tenu compte d’une longévité supérieure à celle des hommes.

Aux salariés qui le sont depuis leur plus jeune âge (avant 18 ans), le gouvernement prétend qu’il apporte une juste réponse et exigera néanmoins qu’ils aient la durée de cotisation nécessaire majorée de 2 ans. L’élévation continue de la durée de cotisations en condamnera à devoir cotiser 44 années au terme du processus d’allongement.

Pour les travaux pénibles, insalubres ou en horaires postés, le gouvernement vient de mettre fin à toutes velléités de négociation, il faudra être soit invalidé à 20% pour prétendre à un départ anticipé, ou décrocher l’inaptitude à une visite médicale apparentée au contrôle technique automobile. L’alternative criminelle offerte par le gouvernement consiste soit à partir malade, soit à ne profiter que peu de sa retraite. C’est donner à la médecine du travail une fonction administrative contraire à la déontologie médicale et l’engager dans un processus d’eugénisme social, tout en lui faisant nier les enquêtes épidémiologiques ou de morbidité. Chez AREVA il sera banal de devoir porter la tenue vinyle, le masque, faire les postes, respirer les fumées de soudure ou inhaler des gaz et fumées toxiques jusqu’à 62 ans. Une telle mesure signifierait la mort décrétée des régimes spécifiques de préretraite et l’impossibilité de leur extension.

Les mesures annoncées bien qu’elles s’en défendent ne garantiront pas plus le maintien ou l’élévation du niveau des pensions. Le gouvernement vient de signifier aux salariés qu’il leur faudrait travailler plus pour gagner peu. 80 % de l’effort de financement reposera sur les seuls salariés, le capital, lui, et les tranches supérieures de l’impôt ne seront qu’affectés marginalement. La résorption des déficits issus du sous emploi et de la diminution de la part du salaire dans la richesse nationale, devra en passer par une reconnaissance et une autre conception du travail.

La réindustrialisation du pays est à cet égard un enjeu déterminant, pour AREVA c’est le devoir et l’obligation de réaliser les investissements productifs annoncés en France et celui de mener un politique salariale adaptée aux besoins sociaux du pays et des salariés.

La CGT du groupe appelle tous les salariés du groupe de toutes catégories à participer aux actions décidées par l’intersyndicale nationale. Dans les entreprises du groupe la CGT appelle à des débrayages, grèves, et à rejoindre les manifestations organisées dans les départements et localités. Face au sérieux des enjeux, nous n’entendons pas en rester à cette seule journée pour faire entendre notre refus déterminé de la négation du travail et de ce recul de société.
Chez NC un préavis de grève de 24 h a été déposé, il y aura distribution massive de tracts autour des sites de Marcoule, Pierrelatte, La Hague et participation aux manifestations.

Au Creusot chez Sfarsteel, à Chalons chez AREVA NP, à Lyon seront également lancés des appels à débrayages et manifestations.

Chez Cezus dans toute la France de Paimbœuf à Grenoble, Eurodif, FBFC Pierrelatte et Romans, des appels à débrayage et manifestation seront également faits.

Chez Euriware, SGN, AREVA TA également ainsi que sur les sites parisiens d’ingénierie et de sièges des appels sont lancés pour participer aux manifestations.

Faisons du 24 juin un immense succès de lutte revendicative et de rassemblement des salariés du groupe, l’avenir mérite bien notre engagement.

Paris le 18 juin 2010