La CGT refuse la liquidation de SFAR-CIVAD par AREVA

Quelle stratégie industrielle et quelles valeurs pour les engagements et accords sociaux ?
vendredi 21 novembre 2008
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AREVA et sa direction sont une fois de plus pris en contradiction des principes affichés de responsabilité sociale. Le rachat en bloc de Sfarsteel (Souhaité et soutenu par la CGT) a été opéré il y a deux ans auprès du Groupe Bolloré, en vue de se doter des capacités de forge pour les lingots nécessaires à l’EPR. Dans le lot des entreprises figuraient Creusot Mécanique, Creusot Forge, ainsi que 2 autres PME : SFAR et CIVAD qu’AREVA estimait alors non « cœur de métier ». Malgré cela, il était souhaité la bienvenue à tous les nouveaux entrants : « Au nom d’AREVA et de vos 58 000 nouveaux collègues, je suis heureux de vous souhaiter la bienvenue dans votre groupe… »« Votre rôle est donc clé pour la réussite de nos objectifs… » Le 25 septembre 2006 « Ex directeur de la business Unit Equipements ».

170 salariés et leurs familles y ont cru.

Aujourd’hui la décision est prise de céder SFAR et CIVAD à un « repreneur » sans que soit assurée la viabilité économique, industrielle et sociale de ces deux entreprises… Le repreneur n’affiche pas de garanties sociales et financières. Pourquoi avoir, alors, menti à ces hommes et ces femmes, pourquoi avoir racheté ces 2 entreprises si l’intention n’était ni de les développer, ni de les conserver au sein du groupe ? Etait-ce pour laisser le soin des licenciements au repreneur ? Pourquoi ne pas avoir mis à profit les deux années écoulées, pour mettre en œuvre l’accord formation professionnelle, l’accord GPEC, l’accord mobilité Groupe ? Pourquoi ne pas avoir recherché des solutions internes au groupe ?

Le rapport rendu par les experts du comité d’établissement, contesté par AREVA, est accablant pour la stratégie du Groupe. Présenté à une direction sourde - comme elle le fut également pour la fermeture de Saint-Ouen ou de Montrouge – il met à mal la valeur des signatures apportées aux différents accords de groupe et la sincérité des engagements du Groupe en matière d’emploi et de formation. Les salariés de SFAR-CIVAD n’ont bénéficiés d’aucune de ces dispositions en raison du seul choix préétabli qu’une entreprise n’est vendable qu’avec ses salariés.

Il ne subsiste alors du contrat social que la force brutale de l’irrationalité des choix économiques de l’entreprise toujours univoques au prix de toutes les conséquences négatives pour les hommes et femmes qui la font vraiment. A ce prix la colère légitime, la rancœur, deviennent règles de vie. Et la lutte, seule condition et finalité de l’existence.

L’action a donc été décidée depuis le vendredi 14 pour 3 h de grève par jour.

Les besoins d’AREVA dans le secteur minier en pleine expansion peuvent dédier à SFAR-CIVAD la fabrication des broyeurs et dispositifs complexes d’acheminement du minerai dans les sites de traitement, s’ajoutant aux productions déjà réalisées. A défaut doit-on comprendre que ce pan d’activité échapperait également à l’industrie française ? Cela étant dit ce n’est pas tant le plan de charge que sa diversification, associée à la nécessité d’investir, qui font renoncer AREVA et choisir la facilité. Un peu de honte ne tue pas dit le langage populaire.
AREVA ne souhaite pas investir (ou capitaliser) les PME dont elle est propriétaire. Elle serait cependant, à en croire sa présidente s’exprimant sur différents médias, prête à aider au financement des PME touchées par la crise financière et la raréfaction du crédit…

SFAR-CIVAD travaillent pour les cimentiers, les pétroliers et l’énergie, leur confier plus de travaux pour AREVA reste possible. Un secteur diversifié de PME d’usinage, au sein d’AREVA, où les clients pourraient entrer au capital, n’a rien d’aberrant industriellement et socialement. Marginalement SFAR-CIVAD pourrait assurer également l’insertion et la formation de ses futurs chaudronniers de l’EPR. Il faut en effet ne pas manquer les pièces EPR, l’hypothèse d’une école de production pour de jeunes apprentis serait, elle aussi, repoussée ?

L’US CGT AREVA appelle les syndicats du groupe à dénoncer la vente de SFAR-CIVAD et exiger le maintien des salariés dans le Groupe.