AREVA TA un banc test de la civilisation « Sarkozyenne »

Travailler toujours plus pour gagner toujours moins
samedi 12 janvier 2008
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Rachat en fin d’année du capital restant en banque de temps, intégration du 13e mois dans le salaire mensuel, la Direction use de tous les artifices pour étoffer un accord salarial qu’elle semble vouloir limiter dans ses grandes lignes à un cadrage fixé par la maison mère. Cadrage qu’elle nie par ailleurs.
La CGT vous expose son point de vue sur ces questions mises en débat lors de la NAO et qui feront l’actualité sociale de 2008 : la première mesure fera en effet l’objet de discussions plus larges prévues au premier trimestre 2008 sur l’organisation du temps de travail, la seconde figure dans l’accord salarial 2008 mais devra, pour être appliquée, recueillir l’aval de toutes les parties concernées.

Accord sur la monétisation de la banque de temps : le marché de dupes

Ce que la CGT (avec la CFDT et FO) avait cru reléguer aux discussions relatives au temps de travail – et que la Direction compte ouvrir début 2008… mais dans la seule optique « d’assouplir » à son profit le régime actuel de l’horaire variable - revient comme un boomerang par un accord signé en catimini par la Direction et le syndicat CGC en marge des négociations NAO. Sans plus s’attarder sur le contexte de la signature de cet accord, son contenu est à plus d’un titre couvert d’incohérences :

. D’abord dans sa mise en œuvre qui veut que chaque salarié s’oppose à cette monétisation dans un délai record et en période de congés, sous peine de se voir appliquer la mesure.

. Ensuite parce que ce « coup de pouce » aux salariés - que la CGC estime de l’ordre de 1 M€ - n’est rien d’autre qu’un dû payé aujourd’hui par la Direction sous forme de congés. Si quelqu’un peut y gagner dans l’application de cet accord, c’est bien la Direction et les actionnaires qui transformeront des jours de congés en jours de production ! Pour le salarié, le « gain » se limite à la monétisation d’un acquis social (récupération horaire variable) et à une rémunération normale… au prix d’un effort supplémentaire (encore et toujours) qu’il consent implicitement de faire en substituant un jour travaillé à chaque jour de congé sacrifié !

. En outre, de nouvelles dispositions légales qui se profilent introduisent des mesures similaires (monétisation des JRTT)… plus « favorables » financièrement, tant pour le salarié (via les majorations) que pour l’entreprise (via les regrettables exonérations fiscales qu’elles prévoient).

Mais c’est surtout sur le principe même de cet accord que le bât blesse. Bien qu’il laisse entrevoir une légère réduction des écrêtages de banque de temps par la remise à zéro des compteurs (uniquement pour la comptabilisation du capital supérieur à 53,20 heures), il occulte totalement les dépassements horaires qui ne sont toujours pas rémunérés à ce jour ! D’où la subtilité du texte proposé qui en ne prévoyant pas la majoration des heures concernées conduisait à ne pas les considérer comme heures supplémentaires entraînant ainsi la confusion à l’ensemble des heures enregistrées.

La CGT est prête à discuter du temps de travail à condition que la Direction fasse preuve de bonne foi et convienne que les efforts des salariés méritent meilleure récompense qu’un simple « troc » au vu de leur investissement, autrement plus manifeste sur les relevés de dépassements de banque de temps. Et la CGT a bien l’intention de valoriser au plus juste cet effort sous réserve bien sûr que la Direction daigne fournir en toute transparence les éléments détaillés de l’outil « Temptation » réclamés de longue date par les instances.

En tout état de cause, la CGT ne cèdera pas à l’illusion du « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras » à plus forte raison lorsque le « tiens » (la monétisation) vise dans l’esprit de la Direction à remplacer à terme et sans aucune majoration au sens de la récente loi TEPA sur les heures supplémentaires, un acquis plébiscité par les salariés (horaire variable). Et lorsque l’absence de véritables préconisations destinées à traiter les heures écrêtées (non capitalisées) occulte le deuxième élément à savoir le passif correspondant.


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