39 jours pour gagner contre le projet de vente d’AREVA TD

L’HISTOIRE N’EST PAS ENCORE TERMINEE !
vendredi 9 octobre 2009
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Nous l’avons déjà dit à maintes reprises, nous n’avons eu de cesse de le répéter lors de chacun de nos entretiens, de nos interviews, et nous allons continuer à le faire :
« RESTER CHEZ AREVA N’EST PAS UNE SECURITE POUR NOS EMPLOIS, NOS CONDITIONS DE TRAVAIL ET NOTRE AVENIR. MAIS ETRE VENDUS C’EST L’ASSURANCE D’ALLER DROIT VERS UN CARNAGE INDUSTRIEL ET SOCIAL (DONT LE SITE DE MACON NE SERA PAS EXCLU…) ».
C’est d’ailleurs très clairement ce qu’a confirmé la présentation du rapport d’expertise du cabinet Secafi lors du CCE extraordinaire du 6 octobre dernier.

L’expertise est sans ambiguïté, elle n’est d’ailleurs contestée par personne :

1) Elle confirme qu’Areva n’est pas un groupe en mauvaise santé financière comme certains se plaisent à vouloir le laisser penser. Dans le jargon économique les besoins de financement sont appelés « dette », mais il s’agit bien dans le cas présent, et même si cela peut sembler une évidence, non pas de combler une « ardoise » mais bien de trouver des fonds nécessaires afin de poursuivre le développement du groupe. Cette situation n’a rien d’anormale, c’est même tout à fait logique dans le fonctionnement et la vie d’un groupe industriel. Selon les termes de l’expert lui-même, « Areva a une problématique de riche… » Cela veut tout dire…

2) Elle confirme qu’Areva n’a pas besoin de vendre T&D. Les besoins de cash du groupe se montent à environ de 10 à 11 milliards d’€ à l’horizon 2012 (y compris le remboursement de la part de Siemens suite à son retrait d’Areva NP).
Or aujourd’hui Areva a, ou est en train d’avoir déjà trouvé l’intégralité de cette somme.

Il ne s’agit donc pas de trouver 4 Md€, mais au plus 1Md€. Il apparait assez nettement comme le dit l’expert, et c’est aussi notre avis, que la vente de T&D (chiffrée entre 3 et 4 Md€) est complètement disproportionnée par rapport aux besoins, surtout quand on connait le poids de notre division dans les bons résultats du groupe…De plus une fois vendu, T&D n’apportera plus d’argent à Areva. Et c’est là que la situation peut se compliquer pour Areva. Les aléas éventuels et normaux dans la vie d’une entreprise obligent à aménager des marges de manœuvre supplémentaires mais raisonnables afin de ne pas avoir à relancer la question du financement dans quelques années. Autant de raisons qui accréditent le maintien de T&D au sein du groupe.
Revenons à ce milliard manquant. A qui fera-t-on croire que le gouvernement n’a pas cette somme à injecter dans un groupe leader mondial dans son activité, qui plus est sur un segment stratégique et en pleine croissance ? Combien a t’il donné ou comme il le dit lui-même, prêté aux banques, responsables de cette nouvelle débâcle du système capitaliste ?

Areva est un géant et leader mondial mais un géant et un leader aux pieds d’argiles, faute d’avoir la « surface » financière que peuvent avoir les autres groupes internationaux du nucléaire. On pointe donc une nouvelle fois l’absence et la carence d’une véritable politique gouvernementale industrielle tournée et orientée vers l’intérêt collectif et les besoins de développement. En effet ces besoins de financement du groupe sont connus depuis 2007, et depuis qu’à fait le gouvernement, si ce n’est d’utiliser la situation pour pouvoir à chaque fois privatiser davantage le groupe.

Mais Areva est aussi responsable de cette situation. L’obsession quasi maladive de ce groupe à vouloir avoir « une bonne image » dans tous les domaines, alors que la réalité, et nous en savons quelque chose notamment en matière sociale, est tout autre, contraint le groupe à ce que l’on pourrait qualifier d’excès de zèle, explication :
Areva veut garder de la part des agences financière de notation sa note « A ». Au risque de se priver de marges de manœuvres et à s’enfermer dans des carcans qui l’obligent à faire des sacrifices, où plutôt à sacrifier, des pans entiers de son activité et ainsi précariser l’avenir et le développement du groupe.

3) Elle confirme qu’aucun des repreneurs potentiels ne donnent de réelles garanties pour l’emploi et sur la pérennité industrielle des sites, bien au contraire. Prenons les rapidement un par un en quelques mots, nous aurons l’occasion d’y revenir de façon plus détaillé au cours d’une information syndicale du site.

La « solution » Alstom-Schneider : Il s’agit du démantèlement de l’organisation de notre division telle qu’on la connait aujourd’hui. La séparation de la HT et de la MT. La HT allant chez Alstom et la MT chez Schneider, groupe qui possède déjà une forte activité similaire, les « doublons » sont nombreux, principalement sur l’activité secondaire. Avec « cerise sur le gâteau », le fait très probable que la commission européenne ne se mêle du dossier et n’oblige Schneider à se séparer de plusieurs sites du fait d’une position de monopole. Sur ce point, les débats du CCE ont confirmé les craintes de notre organisation. Car dans ce cas précis il est clair que les sites « en 1re ligne » seraient Petit-Quevilly et…Mâcon. Nous pensons même que la direction générale a déjà travaillé ce scénario afin de « simplifier » la vie de Schneider au cas où…Il s’agit aussi pour Schneider de récupérer notre technologie, car il semblerait que dans bien des domaines et notamment la technologie de la coupure dans le vide, nous soyons en avance par rapport à eux. Ce scénario, malgré les risques évidents, semble celui porté par le gouvernement. Tellement porté, que d’après la presse économique, le report de la date butée du 2 au 9/11 pour déposer les offres définitives, serait pour permettre à ce consortium de finaliser la sienne. Questionnée sur ce sujet la direction indique elle des « raisons techniques », mais il peut s’agir d’un autre coup tordu. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises sur ce dossier.

Il s’agit donc d’une mauvaise « solution ».

La « solution » Toshiba : Cette offre semble présenter l’avantage de conserver le modèle intégré actuel d’AREVA T&D en l’état mais pour combien de temps ? L’offre reste floue sur les harmonisations et intégrations qui pourraient se révéler nécessaires à terme. En effet ils existent aussi certains doublons dans la gamme qui risquent d’impliquer des arbitrages technologiques. Sur le plan social, Toshiba dit vouloir s’engager à maintenir nos rémunérations pendant 2 ans…Est-ce vraiment un point rassurant ? D’autre part pour Areva ce rachat ne conduirait-il pas à renforcer un concurrent majeur ?
Ajoutons une santé financière du groupe nettement moins bonne que celle d’Areva.

Il s’agit donc d’une mauvaise « solution ».

La « solution » General Electric : Voilà la solution « qui est bonne » selon la direction de T&D SAS et de nombreux parlementaires UMP que nous rencontrons. En effet pas d’entretien avec un député ou un sénateur UMP sans que l’on nous vante « le modèle américain de G.E » et ses « supers garanties sociales ». C’est vrai que les groupes américains en général et G.E en particulier sont renommés pour leur respect des législations sociales en vigueur…Quand aux conditions de travail et de management, nous connaissons celles d’Areva avec son lot de dégradations et de souffrances. Mais alors que penser de celles de G.E…Nous sommes en train de collecter des éléments sur le sujet et croyez nous le pire n’est rien à côté…Nous en reparlerons lors de notre info syndicale. On peut comprendre la DG sur son souhait de voir la solution G.E retenue. G.E s’est engagé à implanter son siège social de T&D monde à Paris. Les gros salaires (en pleine expansion) des manageurs de la Tour Noire à La Défense, qui ont plus pour habitude de casser nos emplois que de craindre pour les leurs, peuvent être rassurés. Par contre sur ce qui est des autres établissements…Pas de doublons « apparents » chez G.E, et pourtant près de 16 000 salariés de ce groupe travaillent déjà « dans le T&D ». Et comme pour Toshiba, cette vente permettrait le renforcement d’un concurrent majeur d’Areva. Sans oublier l’annonce de G.E de nous mettre directement en bourse… « Que du bonheur en perspective… »

Il s’agit donc d’une mauvaise « solution ».

La seule solution : C’est donc de ne pas vendre la division T&D !

C’est pourquoi nous exigeons du Conseil de Surveillance qu’il revienne sur sa décision de vendre, de l’état actionnaire de donner les moyens à Areva, entreprise d’intérêt national, d’augmenter son capital par l’injection de fonds publiques, garantissant et contribuant ainsi à la poursuite de son développement.

Si la date du 16/11 est maintenue il nous reste donc 39 jours pour faire échec à cette vente. C’est peu, mais c’est aussi beaucoup, pour peu que jour chaque qui nous rapproche de cette date soit rythmé par des initiatives qui ont cet objectif.
A la CGT c’est ce que nous faisons déjà depuis mai dernier. Pas un jour sans démarche et initiative sur le sujet. Nous utilisons tous nos moyens, tant au niveau national, qu’en local. A Mâcon de nouvelles entrevues sont prévues avec les parlementaires locaux, les dates restant à préciser. Lundi dans la soirée la CGT rencontrera l’opposition municipale de Mâcon, nous avons proposé aux autres syndicats du site d’y participer.
Nous avons relancé les « spécialistes » des questions industrielles du groupe UMP à l’assemblée.
Nous allons poursuivre notre travail de propagation de nos idées dans les médias.

Nous ne lâcherons rien ! Nous sommes persuadés que tout est encore possible.

Mais ce combat nous ne pouvons le gagner qu’avec votre appui.
Le 15/09, des milliers de salariés ont cessé le travail à travers toute l’Europe, (pour info sur tous les sites français où la CGT est implantée des grèves ont eu lieu). Le mur de la fatalité s’est lézardé, poursuivons sa démolition !
Plus que jamais la CGT de Mâcon pense que notre salut passe par des actions tournées vers l’extérieur et la population.
C’est pourquoi nous souhaitons organiser une nouvelle manifestation en direction de la préfecture.
Notre objectif n’est pas de faire perdre des heures, mais bien de rassembler le plus largement possible, et d’avoir l’impact le plus fort sur la localité.
C’est pourquoi nous proposons que cette manifestation se déroule le samedi 17/10 au matin.Nous allons nous adresser en ce sens aux autres organisations dès cet après midi, mais quoiqu’il en soit nous prendrons nos responsabilités et chacun devra assumer les siennes. Nous vous tiendrons informés en début de semaine.